Entretien avec l’ingénieur automobile Nicolas Drouelle
Dans le cadre du partenariat avec le pilote Aurélien Panis, AMEG group vous fait voyager dans le sport automobile. La participation du sportif au trophée Andros, la fameuse compétition de voiture électrique sur glace, est l’occasion de s’immerger dans la technique automobile et d’aller à la rencontre des professionnels. Nicolas Drouelle, l’ingénieur d’Aurélien sur Andros a accepté de répondre à nos questions.
Dans le cadre du partenariat avec le pilote Aurélien Panis, AMEG group vous fait voyager dans le sport automobile. La participation du sportif au trophée Andros, la fameuse compétition de voiture électrique sur glace, est l’occasion de s’immerger dans la technique automobile et d’aller à la rencontre des professionnels. Nicolas Drouelle, l’ingénieur d’Aurélien sur Andros a accepté de répondre à nos questions.
En quoi consiste le métier d’ingénieur automobile ?
En tant qu’ingénieur automobile, je dois livrer à Aurélien une voiture facile à piloter qui sera la plus performante possible. Je dois adapter les réglages du véhicule aux conditions de la piste qui, au Trophée Andros, changent en permanence. La véritable difficulté du métier d’ingénieur automobile est de trouver le réglage parfait pour la voiture parfaite, celle qui remporte toutes les victoires. Seulement, tout est une question de compromis, il faut sans arrêt s’adapter.
Comment déterminez-vous ces réglages ?
Trois éléments m’aident à prendre les décisions : le ressenti d’Aurélien, l’aspect et l’observation grâce à un œil aguerri, ainsi que les capteurs de la voiture. De nos jours, les pilotes ne peuvent plus mentir ! Les données vont venir valider nos échanges avec le conducteur. Toutes les informations sont analysées et comparées d’une manche de qualification à une autre. Elles sont aussi confrontées aux autres équipes professionnelles. Il faut savoir que la team Sainteloc détient au total trois Audi qui concourent au Trophée Andros. Cela permet donc de comparer les voitures entre elles.
Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai suivi une formation d’ingénieur automobile et cela fait 15 ans que je travaille dans ce domaine. Je suis spécialisé dans le châssis et dans la liaison au sol du véhicule. En tant qu’indépendant, je ne suis affilié à aucune marque et j’intègre différentes équipes tout au long de l’année. Ma première collaboration avec Aurélien remonte à 2018 et depuis, une confiance s’est installée entre nous. Cela fait de nombreuses années que je participe au Trophée Andros.
Qu’est-ce qui différencie l’ingénierie automobile sur le Trophée Andros d’un autre championnat ?
Je dirais presque que c’est l’opposé. J’exagère un peu, mais j’aime à dire qu’à l’issue de la saison estivale, je switch mon cerveau. Andros se déroulant sur glace, les conditions sont changeantes et les réglages sont différents. En été, on cherche la meilleure trajectoire possible en ligne droite pour aller d’un point A à un point B. Il existe uniquement deux conditions : un sol sec ou mouillé. Sur glace, la voiture dérive et glisse, elle n’est jamais droite. Les paramètres externes sont plus nombreux à prendre en compte. Les véhicules possèdent aussi quatre roues motrices et quatre roues directrices, ce qui n’est pas le cas ailleurs. Il faut donc s’attaquer à plusieurs différentiels pour faire rouler les roues avant et arrière.
De combien de personnes est constituée votre équipe Sainteloc ?
Un ingénieur d’exploitation est dédié à une voiture, donc il y a trois ingénieurs en tout. S’ajoutent deux ingénieurs data et deux mécaniciens pour chaque voiture.
Quel est, selon vous, la voiture de demain ?
C’est impossible à dire. Les nouvelles technologies dans le secteur automobile évoluent tellement vite. Il est déjà difficile de dire ce que sera le sport dans deux ou trois ans. Lorsque j’ai commencé au trophée Andros, les voitures électriques n’existaient pas. Il a fallu s’adapter, se remettre en question et changer de point de vue. Nul doute que le full électrique va continuer dans sa lancée. L’hydrogène paraît avoir de l’avenir. Je suis persuadé que nous piloterons un jour des voitures volantes. L’avenir nous le dira !